mercredi 1 août 2012

La Religieuse de Denis Diderot


Résumé :
"Chère mère, lui dis-je, qu'avez-vous ? vous pleurez ; que je suis fâchée de vous avoir entretenue de mes peines !..." A l'instant elle ferma ma porte, elle éteignit sa bougie, et elle se précipita sur moi. Elle me tenait embrassée ; elle était couchée sur ma couverture à côté de moi... - Chère mère, lui dis-je, qu'avez-vous ? Est-ce que vous vous trouvez mal ? Que faut-il que je fasse ? - Je tremble, me dit-elle, je frissonne ; un froid mortel s'est répandu sur moi. - Voulez-vous que je me lève et que je vous cède mon lit ? - Non, me dit-elle, il ne serait pas nécessaire que vous vous levassiez ; écartez seulement un peu la couverture, que je m'approche de vous ; que je me réchauffe, et que je guérisse

Mon avis :
Le style de l'auteur est très lisible, la compréhension est aisée. Diderot manie la langue afin que tous puissent la comprendre et ainsi recevoir son message du XVIIIème siècle. Diderot se fait passer pour une religieuse et "raconte ainsi son histoire" au marquis de Croismare, ce dernier y croyant fortement. Le style que veut Diderot est un désir d'authenticité.

L'auteur s'inscrit dans l'ère de son temps, à savoir donner l'importance aux femmes du XVIIIème siècle. Suzanne Simonin est une jeune fille rejetée par ses parents n'étant pas l'aînée de la famille. Diderot nous met donc en avant la société des Lumières où la femme a une place toute particulière. Celle-ci s'intéresse aux romans et elle devient donc la victime des écrivains qui veulent également les mettre en avant. L'originalité tient à la recherche d'authenticité du roman, du personnage de Suzanne.

Ayant cette volonté de coller au réel et de créer un récit propre à son temps, Diderot prend en compte le lecteur, il tente par tous les moyens de le faire douter sur le côté fiction/réalisme de son récit. Le personnage de Suzanne est reflet de l'ignorance et de l'innocence des femmes qui sont la plupart du temps coupées du monde.

Nous sommes confrontés à une mise en relief de la société du XVIIIème siècle, Diderot créant ici une satire virulente des couvents. Le style est lisible et donc permet au lecteur de lire un livre classique en éprouvant plus de plaisir que ce qu'il pourrait avoir avec d'autres auteurs. Cependant il faut lire entre les lignes pour comprendre le message de l'auteur et être patient, que ce soit avec le personnage qui est "ignorant" de tout ou avec le déroulement de l'intrigue.

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