mardi 26 février 2013

Le pays sans adultes d'Ondine Khayat


Résumé :
J'ai onze ans, et je vis dans une famille complètement tordue. Heureusement qu'il y a mon frère Maxence. Lui, c'est mon manuel de savoir-survivre. Le soir, on ferme nos oreilles à double tour, pour ne plus entendre les cris de nos parents qui se disputent. Croyez-moi sur parole, la vie, c'est pas pour les enfants. Maxence a préféré partir au Pays sans Adultes. Moi, j'ai voulu le rejoindre, mais je me suis trompé de chemin. Avec mes nouveaux amis, Valentine et Hugo, on a beaucoup discuté et on s'est fait une promesse : quand on sera grands, on prendra tous les enfants malheureux dans nos filets, et on ne les relâchera que quand ils sauront vraiment nager. Promis, juré. Le Pays sans Adultes est un livre bouleversant, un livre d'émotion pure.


Mon avis :
Ce roman est écrit à la première personne du singulier... un "je" de onze ans, petit garçon, qui s'appelle Slimane. Dès le début du texte on ne tarde pas à connaître l'univers de cet enfant et de sa famille, composée de sa maman, de son frère Maxence et du Démon, leur père. Ce dernier fait vivre un véritable enfer à sa famille, passant son temps à boire, à insulter et à taper ceux qui l'entourent sans aucun état d'âme. Ce récit nous emmène donc dans la tête d'un enfant et nous donne à voir sa naïveté, sa tristesse, sa douleur et ses questionnements. Ce choix d'écriture amène une force incroyable au roman qui est poignant parce qu'il est criant de vérité. On ne peut qu'imaginer les enfants victimes dans le monde entier et cela touche forcément le lecteur au plus profond de lui-même.
 
On ne sait pas grand chose des personnages de Slimane et de son frère Maxence mais on voit un rapport très fort entre eux, un lien fraternel renforcé par leurs blessures, un voile de protection les entourant. Les deux frères se prennent à rêver à un pays sans adultes, étant persuadés que la vie n'est pas faite pour les enfants. A travers les yeux de Slimane le narrateur, on observe ses parents, le père bourreau et la mère qui travaille, qui se fait cogner et qui voit ses enfants souffrir. Il est difficile d'imaginer certaines scènes d'autant qu'elles sont racontées par un enfant. On découvre par la suite d'autres personnages comme Valentine et Hugo, deux enfants qui deviennent les amis de Slimane et à qui la vie n'a pas non plus fait de cadeau. Avec ces personnages le narrateur va évoluer et imaginer le monde qu'il veut, pour lui et les enfants du monde entier.
 
L'auteur, par son choix de donner la plume à un enfant de onze ans, a une écriture fluide, qui se lit tout seul et qui est sans arrière-pensée. La naïveté du personnage principal est à la fois touchante et blessante car il a déjà trop subi à son jeune âge. Ondine Khayat fait de plus le choix de courts chapitres qui accélèrent le rythme du récit et nous tiennent constamment en haleine.
 
Cette lecture m'a particulièrement émue et je n'ai pu que m'attacher à cette famille et tout particulièrement au personnage de Slimane. Il est surprenant de voir à quel point son jeune esprit déborde de questionnements sur la vie et comme il comprend certaines choses, lui qui n'est pas encore perverti par le monde adulte malgré les souffrances qu'il a déjà subies. J'ai trouvé ce roman très original et je ne peux que le conseiller, pour passer un moment qui change et qui fait réfléchir.
 
 

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